Chronique n°15 | :: CITIZEN MULOT | - 1 septembre 2001 |
Le
gars Raoul, question camaraderie, c'est la version de
luxe. Un amiricoré comme on n'en fait plus. La paluche
sur le palpitant pour te sortir de la mouscaille et dans
ta tronche si tu le gonfle trop. Un rumsteck de 500g avec
chevalière incorporée, tu m'en diras des nouvelles.
Taillé comme une armoire normande, le poteau, il a fait
grécolutteur dans sa jeunesse. Y s'est reconverti dans
la Limonade, le jour où de la rubrique des sports, il a
glissé dans la rubrique faits divers. Un lascar qui lui
avait manqué de respect. Un point d'honneur comme dans
le temps, celui d'avant Babelouèbe. Alors, il lui a
montré qui c'était Raoul. La clé anglaise, le
vilebrequin suédois, la massue mexicaine. Enfin toute la
boite à outils y est passé. Le gars, lui, a trépassé.
C'est oimbibi qui suis allé le chercher à sa sortie du
psycho-pénitencier. On a parlé d'autre chose autour
d'une Téquilbibine. On a refait Mondotour. Et comme y a
du taf, depuis, on multiplie les réunions de travail. Bon, avec le temps, l'ami tavernier a pris du bide. Vu qu'il en a terrassé des boeufs à coups de fourchette. Et plus d'un, vous pouvez me croire. Mais il conservé l'oeil vif et le muscle vigoureux. Alors, lorsque de loin, il a vu le type en noir en train de me pointer, il lui a foncé dans le lard façon kompressroulo. Il lui filé un puissant coup de coude dans la nuque et le flingomaniak se retrouve dans le coltar illico. Crispé qu'il est, il déleste son chargeur de deux bastos qui se perdent dans le plancher. Doug. Doug. Je me retrouve par terre, écrabouillé par le sombre lascar qui pèse son bourricot crevé. Après une confusion de quelques secondes, je m'ébroue et me dégage. Raoul m'aide à me remettre droit dans mes pompes. - Allons bon, que je fais, se faire plomber au petit matin. Ca devient sournois, Babelouèbe. Je zieute le profil du régulateur aux lèvres violettes. Connaissant les antécédents sanguins de mon pote, je questionne : - Dis donc, Raoul, tu ne l'aurais pas occis, au moins ? - T'inquiète, Maxime, ce genre de type, c'est blindé du sol au plafond. Tout petit, ça sait déjà mordre. T'auras pas à faire de trou dans ton jardinet. On va juste le faire mijoter dans un vague terrain et au bout d'un temps, il ira rendre compte de son incompétence à ses patrons. Mon PalmDriver qui avait valdingué dans la chute retentit. Je savais bien que quelque chose venait de tomber sur les lames de mon plancher. Je le ramasse et décroche. - PETROIS, QU'EST CE QUE VOUS AVEZ DIT AU CAID ? hurle mon bigchief. J'écarte le bidule communiquant de mon oreille et diminue le volume en appuyant sur le bouton qui va bien. - Hum, et bien je lui ai parlé de son empire. - Ah oui ! Ses services m'assaillent depuis 3 heures du mat. Notre standard a explosé. VOUS DEVIEZ COLLABORER, PAS L'INSULTER. - Si vous pouviez parler normalement, chef, ça frôle la nuisance sonore. - BIEN, je veux vous voir au bureau au plus vite. Avec votre rapport. Je mate mon poteau en train de soulever le gars à l'imper noir. - Une bricole à régler et je suis à vous. que je dis en cliquetant « fin de communication ». Raoul, le flingomaniak en travers de l'épaule, me fait : - Bon, Max, je le mets où ? Dans mon garage, Raoul le balance dans le coffre de mon autoroul. La porte automatique s'ouvre. Manquerait plus qu'elle fasse sa rétive avec le pognon que j'ai claqué en domotique. Et on fonce dans Babelouèbe à bord de mon puissant véhicule, oublier le gars Léon dans un coin. Je me gare dans une impasse. Là où y a le trou dans le mur. Mon poteau et moi on s'assure que l'endroit est Totaldésert avant d'ouvrir le coffre. On se chope l'affreux par les deux bouts et on s'engouffre avec dans le mur. On le balance finalement entre un tas de brikamur et de mortier. Et on rentre. Mission accomplie. En versant, dans la cuisine, un verre à Raoul, je dis : - Je te dois un carton de trois étoiles sur ce coup là, Raoul. - Bah, laisse couler. T'aurais fait pareil. - En moins bien. N'empéche, un coup de bol que tu sois venu. Mais au fait qu'est qui t'as amené ? Pour te faire quitter ton zinc, faut que ça soit important. - Oh, pour le zinc, y a la môme Frida. Ben voilà, j'ai capté une conversation entre 2 jeunes ouinneurs dans mon troquet. Je me suis coincé l'info dans mes favoris - Qui fait en se recoiffant d'une main la banane à la IdolElvis - Paraîtrait qu'ils ont rendez-vous avec une certaine Madame Cash pour un technoboulot, ce soir à ma terrasse. Tu te rend compte à MA terrasse. Y a dses coups du sort, quand même. Silence. - Elle est revenue ? Je demande. - Ben, faut croire. Elle sera, ce soir, à la terrasse de « l'Absinthe ». C'aurait été stupido de se faire désouder aujourd'hui, pas vrai ? J'ai bien fait de vouloir te l'annoncer perso, cte suprise. Je m'enfile le verre de Téquilbibine cul sec. Pour une surprise. Debby. Debby Cash. Ma femme. Je m'étais presque habitué à son absence. Notre fiston Baptiste, dans ses valises, elle était parti travailler chez les Zétazuniens. Là où des blondibronzés aux cheveux longs fument des cigarettes qui font rire et passent leur temps à surfer. Et je me demande toujours si ce qu'elle m'a dit est vrai ou si elle s'est barré avec la boitasous. Un jour, j'avais découvert que la boutique où elle travaillait; Yadularsen Consulting, truandait ses études sur des startop pour faiter péter le papier à en-tête et le Caca-rente. J'en ai discuté avec Debby. Elle m'a dit qu'elle était au courant de rien. Mais le jour où elle est devenue la Pédégére de la boutique, elle a fait péter ses options en stock et elle s'est cassé sans crier gare. Ni aéroport d'ailleurs. Elle avait vidé la baraque de sa présence et ses comptes en Helvétie. Juste un vague mél pour m'expliquer sa volonté de se faire un max d'eurokoopek dans les techniquologies, qu'elle faisait ça pour nous, que c'était le moment où jamais. Qu'elle serait de retour dans quelques mois. Tu parles, 2 ans qu'elle y est resté dans la TechnoVallée. Elle fout le camp sans prévenir. Elle revient pareil. Ca c'est Debby. Mon poteau finit son verre en se levant : - Bon, Max, je te laisse. Je dois retourner au troquet. Raoul regagne son lieu de travail au pas de charge. Machinalement, dans le couloir, j'ai ramassé le flingomatik au doug-doug oublié dans un coin. Sur le pas de la porte, je planque prestement le soufflant dans mon futal en souriant à pleines dents à ma voisine; Madame Gomez, 80 piges aux prunes, procédurière de son état, en train de s'occuper de ses plantes carnivores. Vindieu, la démocrature de Babelouèbe s'effrite salement que je me dis en refermant la porte. C'est ksa deviendrait malsain comme coin. Babelouèbe, ses charniers de ouinneurs, ses troupeaux de Trideubeulious, ses hordes de régulateurs. Tu parles d'un dépliant touristique. Après, on s'étonne que le mondotourien ne s'y aventure pas en nombre. Déjà, l'ordimatos et lui, ca fait douze, en plus y lui faudrait un ConnectorKit pour l'angoisse. Ah, c'est beau la naïveté d'un technopérateur. Et avec le Moloch et l'autre là, Vivenzavi qui nous la jouent façon pieuvre. Tu parles d'une ambiance pour essayer de coincer Bazdon. De traquer Vorass. De cravater Crugger. D'épier les maîtres de la psykozmachine. De finasser avec le gouv.fr et les Brigades de la Pensée. Bon, allez, je vais rendre mon rapport à mon chef adoré qui va encore me faire des vocalises. Et Après je ramasse des frusques et je trace la route. Je vais aller me perdre un temps dans ces contrées éloignées aux paysages de propagande pour l'eau minérale. Je pourrais relire « J'irai cracher dans vos yop! » de Maurice Vivan. Enfin déconnecter un moment. Je grimpe dans mon autoroul, direction le bureau. Vaguement heureux: Je suis toujours en vie et je vais revoir Debby. Pour une fois c'est plutôt une bonne journée. A la FlingoBoutik du coin, un immense gaillard habillé de noir vient d'acheter un PompoGun. |
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