Chronique n°5 :: LA SALLE 404

- 17 octobre 2000

23:57 indiquait l'horloge de la barre d'état de l'ordimatos.
Le ouinner continuait à travailler en souriant à pleines dents. Les images défilaient sur l'écran plus alléchantes les unes que les autres. En couleur. Baveuses. Il en changeait sur sa maison-page. Avec les tarifs. Des bonnes grosses photos prises en gros plan pour faire baver les clients. Des photos avec des gros morceaux dedans. Des chaînes. Des laisses. Des gadgets. Silencieux ou musicaux. Il souriait, le ouinner parce qu'il avait un bon job. Ouinner. Payé en papier à en-tête sans compter ses heures. C'est pas le gouv.fr qui avait trouvé la combine. Non, la néoconomie. Il souriait en pensant que son pater, il avait fait croire à sa mom qu'il avait, lui aussi, monté sa startop et que lui aussi, il fallait qu'il travaille dur le soir. Le ouinner, ça le fait rigoler, y sait bien que c'est pas des ordimatos que son pater y tripote. Il y connaît que dalle. C'est sur cette pensée que brusquement son crâne coïncida avec l'intérieur de l'écran.

J'étais en train de siroter une tékilbibine devant ma tévé quand mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d'Investigation. Je lis le rapportronique sur l'écran. J'en demande une impress. Ca plante. Bon, je balance mon gindatronique et j'enfile mon blouz avant de sortir. J'arrête mon autoroul au bas de la Nécroserie et je fonce vers la salle 404. Il s'était fait caterpilonner la tronche que même il avait plus de tronche, le ouinner. Un trou d'air à la place du cerveau et de la boitasous. Des éclaboussures jusque dans les niouzpaper-papier de Mondotour. Pour vous dire la puissance de l'éclatement. J'ai fait mon rapportronique au bigchief. La routine.

23:57 indiquait l'horloge de la barre d'état de l'ordimatos. Le gaillard était assis devant son ordimatos dans son mégaloft. Pété de thune. Y avaient eu la totale, lui et ses potaux. Ils s'étaient violemment fait incubé par le top-crème. Le nec des pros de la profession. Des surfaces de travail délirantes. Des ordimatos dernier cri. Il pianotait à la vitesse de l'électron. Y changeait les images sur sa belle maison-page topdesign. Les images et les tarifs. Des belles photos de jeunes gars serrés dans leurs fringues. Du cuir et de la peau. Des boutons et des zips. Des mecs et des nanas. Dans toutes les positions. Ca le faisait marrer, le ouinner de gagner tant de pognon à son âge. Son pater y rame encore pour additionner mille eurokoopek. Une photo couleur apparut sur l'écran et son crâne disparut dedans.

J'étais en train d'empailler des mouches quand mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d'Investigation. Je lis le rapportronique sur l'écran. J'en demande une impress. Ca plante. Je laisse tomber mon gindatronique et mon blouz et fonce à la Nécroserie, salle 404. Des types en blanc retournent le gaillard sur une plaque de marbre. Il lui manque un bout, au ouinner. Eclatement de la tête et aspiration de la boitasous. J'ai fait mon rapportronique au bigchief. Là, le bigchief l'était pas joyce. Deux ouinners explosés la même semaine. Y m'a ordonné d'aller au pavillon des loufdingues, voir un type qui en connaissait un rayon sur les ouinners et les gars qui leur éclatent la tête.

Les battants de la porte d'acier du psycho-pénitencier s'ouvrent et bientôt, derrière moi, vont se refermer. Le directeur m'introduit dans la pénombre d'une coursive interminable. Des grilles jalonnent les parois du couloir. Les gars dedans les cages s'agitent. Des bras griffus tentent de me happer au passage. « Des sous, des sous. Encore un peu de sous jusqu'à l'IPO. » J'entend. « Des eurokoopek, par pitié, pour le concept du siècle. » J'arrive devant la grille doublevitrée du fond du couloir. Le directeur me laisse là et me conseille de rester à distance sur le petit tabouret là. Où ça ? Là. Scuzi, dans la pénombre, je vois mal. Je m'assois. L'ombre imposante du fond de la cellule remue. Elle s'avance jusqu'à moi. Je sue ma race. Le visage sort de l'ombre. Amazon Lecter en personne. Merdafeuk, ca l'fait.

« T'as un prob, Max?. Tu viens voir un vieux de la vieille. » demande Amazon Lecter qu'est retourné dans lfond de sa cage.
- Tu continue à empailler des mouches comme tu faisais à cinq ans, Max?
Comment y sait ça ? Y a que mon percepteur qu'est au courant.
Et je lui explique mon prob en m'agitant sur mon tabouret.

23:57 indiquait l'horloge de la barre d'état de l'ordimatos. Le ouinner bouffe une pizza aux algues et pianote sur son clav. Y sont au top, lui et ses zamis. Les niouzpaper-papier parlent d'eux. Les Tévéanimés aussi. Les images d'accessoires défilent et les tarifs aussi. Il réactualise sa maison-page. Ils ont fait péter l'audimat avec leur sitaforpotentiel, les gaillards. Il change les photos couleurs. Des petites et des grosses. Des en gros plan. Pour qu'on voit bien. Des trucs électriques. Pas électriques. Des trucs qu'on fait en bande. Des mecs et des nanas qui se réunissent pour faire ça. Ensemble. Le type scanne, retouche, incorpore. Sa tronche finit par l'être, incorporée, à l'intérieur du dedans de son moniteur.

J'étais en train de gratter un ticket de Bingoloterie quand mon PalmDriver V retentit. La réalité me rappelle que je suis specteur des Forces Babelouèbiennes d'Investigation. Je lis le rapportronique sur l'écran. J'en demande une impress. 12 pages recto-verso. Trop long à lire. Je balance la compil de paperasse et saute dans mon autoroul que j'avais garé dans le salon et fonce à la Nécroserie. Salle 404. Le bigchief est là. Furax. Y me montre le type à poil sur le marbre. Plus de yeux, plus de nez, plus de bouche ... enfin plus rien au dessus des épaules et plus de boitasous. « Vous vous démerdouiller, Max, mais faut me le choper le type qui fait ça. Ca commence à remuer sérieux au Gouv.fr. Les niouzpaper parlent plus que de ça. » dit mon patron en me collant un canard sous le nez. Avec écrit, en gros et gras : Le sérial déficiteur frappe encore à Babelouèbe.

Grâce aux infos d'Amazon Lecter, on connaissait son nom, au serial déficiteur : Néomarket Crugger. Et y rôde toujours en faisant étinceler son caterpilon en fonte contre les tuyaux de Babelouèbe. Alidoo, Boo, Clust. Vu qu'il y a encore plein de lettres dans l'alphab, je sens que je vais m'en taper des visites à la Nécroserie et des compils de rapportronique.

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